13.01.2022
Fondation Franz Weber

L’UE restreint son commerce intérieur de l’ivoire : enfin un pas en avant pour les éléphants d’Afrique !

Le 16 décembre dernier, la Commission européenne a adopté une nouvelle réglementation en matière de commerce intérieur de l’ivoire, restreignant les possibilités d’acheter et de vendre des objets en ivoire sur son territoire. La Fondation Franz Weber (FFW) salue cette avancée pour la protection des éléphants d’Afrique, victimes du braconnage et du commerce de leurs défenses. Cependant, elle aurait préféré davantage de courage de la part de l’Union européenne (UE).

Tout commerce de l’ivoire, qu’il soit légal ou illégal, menace directement la survie des éléphants d’Afrique. Ceux-ci sont décimés à travers tout le continent pour leur ivoire, qui se retrouve souvent blanchi sur les marchés intérieurs d’Asie, du Japon, mais également de l’UE, malgré une interdiction internationale du commerce de l’ivoire sous l’égide de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Depuis des années, la FFW préconise donc la fermeture totale et sans exception des marchés intérieurs de l’ivoire, et a obtenu dans ce cadre des recommandations claires de la part de la CITES.

Après plusieurs années, l’UE a enfin pris des mesures pour s’aligner avec les décisions de la CITES et restreindre son marché intérieur de l’ivoire. La FFW salue en particulier la décision de la Commission européenne de suspendre le commerce de l’ivoire brut sur le marché de l’UE, sauf pour les réparations d’instruments de musique datant d’avant 1975 et d’antiquités antérieures à 1947 de haute importance culturelle, artistique ou historique. Cependant, certaines exceptions prévues par la législation européenne sont encore préoccupantes. En particulier, le commerce de l’ivoire travaillé datant d’avant 1947 reste autorisé, moyennant autorisations. Ces exceptions envoient un message peu clair aux braconniers d’Afrique et d’ailleurs, qui continueront à penser que l’ivoire a de la valeur dans l’UE, et poursuivront donc leurs activités.

Par ailleurs, une grande partie des mesures décidées par l’UE prend la forme de lignes directrices, qui devront être mises en œuvre par les Etats membres. Vera Weber, présidente de la FFW, craint que cela ne suffise pas : « Une interdiction pure et simple du commerce de l’ivoire aurait été plus claire, et plus efficace pour lutter contre le déclin drastique des populations d’éléphants en Afrique », explique-t-elle. « A tout le moins, il est indispensable que l’UE et ses États membres veillent attentivement à ce que les mesures décidées par la Commission européenne, et en particulier celles qui sont inclues dans les lignes directrices, soient concrètement mises en œuvre et, surtout, que la Commission assure le suivi des progrès accomplis et en rende compte régulièrement au Parlement ».

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