Montreux a un trésor: un magnifique écrin gorgé de biodiversité et de fraîcheur appelé «les Grands-Prés». Situé à proximité de l’autoroute, entre Clarens et Chailly, l’endroit est l’un des derniers poumons verts de la ville. C’est aussi un refuge pour de nombreux animaux, insectes et oiseaux. Hélas, les Grands-Prés sont menacés.
En cause? Un projet d’écoquartier de 11 bâtiments de 232 logements ainsi qu’un parking en sous-sol de 245 places pour lequel la ville de Montreux a jeté son dévolu sur cette parcelle de 25 000m2. Afin de justifier ses ambitions, la Commune se targue de proposer le «premier quartier à 2 000 watts de la Riviera».
Pourtant, Montreux n’a pas besoin de logements supplémentaires: actuellement, près de 1 500 logements vacants cherchent à trouver preneur, et autant de résidences secondaires de la Commune sont vides. Alors pourquoi construire toujours davantage, au lieu de s’attaquer aux problèmes de fond et notamment au coût prohibitif des loyers de la Riviera?
De plus, la parcelle convoitée vaut bien plus qu’une simple valeur immobilière : ombragée et précieuse, elle jouxte une châtaigneraie, dernier vestige d’une époque où la culture des châtaignes proliférait en Suisse, puisque ces fruits constituaient parfois la principale source de nourriture de la population. Rare et préservé, cet endroit est tout ce qui subsiste des contrées sauvages qui, jadis, caractérisaient le paysage suisse et qui désormais disparaissent chaque jour davantage, emportant avec elles nos espaces verts et nos réservoirs de biodiversité. Le projet de la Commune de Montreux entre, hélas, dans cette catégorie. Privés de leur havre de paix, que deviendront les animaux qui, une fois de plus, verrons leur espace de vie réduit?
Fidèle à sa réputation, la Fondation Franz Weber n’a pas dit son dernier mot : de concert avec l’Association pour la Sauvegarde des Grands-Prés (ASGP), Helvetia Nostra, Pro Natura Vaud et l’Association pour la Protection des Sites Montreusiens (APSM), elle a accouché d’une initiative visant à préserver les Grands-Prés. Objectif: obtenir le classement immédiat et durable de la parcelle en zone de verdure non constructible, afin qu’elle soit valorisée pour promouvoir la biodiversité qui s’y trouve.
La récolte de signatures a eu lieu du 9 septembre au 9 décembre 2022 et a été un franc succès ! Avec plus de 3000 signatures récoltées, sur les 2529 nécessaires, les initiants ont démontré que le site des Grands-Prés tenait à cœur des montreuxien.ne.s et que la population avait son mot à dire.
En plus de suggérer qu’une meilleure protection soit accordée au site, la FFW et ses partenaires regorgent d’idées pour faire des Grands-Prés un lieu de sensibilisation et d’éducation, afin de reconstruire le lien perdu avec notre environnement. La «densification», si chère aux promoteurs immobiliers et aux communes, a ses limites – ce que ne manque pas de souligner la Loi sur l’aménagement du territoire: si elle impose certes, la densification des terroirs, elle n’omet pas de préciser qu’il est également essentiel de préserver les paysages et les espaces verts des villes.
L’initiative » Sauver les Grands-Prés » sera soumise au peuple le 18 juin 2023. La population de Montreux a donc le dernier mot. Sauvez les Grands-Prés, pour que la nature ait sa place dans nos villes.
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