28.08.2024
Diana Soldo

Pour l’avenir de nos forêts

La biodiversité constitue le fondement de la vie, et l’existence de notre civilisation en dépend. Nos forêts jouent un rôle central dans la protection et la préservation de cette diversité biologique.

Environ 40% des végétaux, des animaux, des champignons et des micro-organismes sont tributaires de l’habitat forestier sous une forme ou sous une autre. L’existence des êtres humains dépend elle aussi entièrement de ce que peuvent accomplir les forêts intactes. Aussi est-il plus important que jamais de préserver la forêt et sa biodiversité.

Nos moyens de subsistance sont menacés

Sur le plan international, la Suisse fait particulièrement mauvaise figure en ce qui concerne la protection de la biodiversité. Près de la moitié de nos habitats naturels est menacée et un tiers environ de nos espèces animales et végétales est en danger ou a connu une extinction récente. La diminution croissante de la biodiversité met nos moyens de subsistance en péril.

Protéger la biodiversité

La biodiversité est constituée de trois composantes étroitement liées et qui s’influencent mutuellement : la diversité des espèces, la diversité génétique au sein des espèces et la diversité des habitats. Cette diversité est le fondement de la vie sur Terre et représente la clé de la capacité d’adaptation des systèmes aux changements environnementaux. Protéger la biodiversité, c’est préserver la variété, le réseau, les structures et les fonctions des habitats, et mettre un terme à leur destruction.

Intervenir artificiellement ne sert à rien

Ce n’est pas l’homme qui produit la biodiversité, c’est la nature. Protéger la biodiversité signifie donc protéger, autrement dit ne pas intervenir, sauvegarder les processus naturels et laisser les changements se faire d’eux-mêmes. La destruction des habitats ne peut pas être compensée par des interventions artificielles.

Qui plus est, la protection de la biodiversité ne se résume pas à celle des espèces : aider ou protéger des espèces spécifiques ne sert pas la biodiversité dans son ensemble. Sauver une espèce ne constitue pas une solution si, en  même temps, des centaines d’autres sont vouées à disparaître, car dans la nature tout est lié.

Des forêts sous pression

Jamais encore il n’a été si urgent de protéger la biodiversité dans les forêts. Elle y est menacée par une multitude de facteurs, dont le déboisement et les coupes au profit de l’agriculture, de la création de routes, des besoins industriels ou de la production d’énergie, l’exploitation forestière intensive, l’extermination d’espèces essentielles comme les loups et les castors, les espèces invasives, les maladies et le réchauffement climatique.

Le mieux est l’ennemi du bien

Pour pouvoir préserver la biodiversité dans les forêts, nous devons limiter nos interventions et, lorsque nous agissons, le faire avec précaution. Par exemple, ne pas abattre plus d’arbres que nécessaire, en laisser vieillir le plus grand nombre possible, ménager les sols et ne pas évacuer le bois mort.

La diversité des espèces s’accroît lorsque les arbres ont la possibilité de parcourir les étapes naturelles de la vie. Ainsi, les insectes qui vivent dans le bois, les champignons qui le décomposent ou les oiseaux qui nichent dans les cavités des troncs trouvent un espace où vivre. Il ne faut pas éclaircir les forêts ombragées. En les laissant dans leur état naturel, on empêche la propagation d’espèces invasives et on protège la diversité locale.

Protéger les vieux arbres au lieu de les abattre

Les arbres qui ont une croissance naturelle possèdent une variabilité génétique supérieure à celle des spécimens cultivés ou plantés, ce qui profite à la diversité génétique. Les espèces s’adaptent ainsi aux changements de l’environnement tels que le réchauffement climatique ou la propagation de maladies.

On ne crée pas la diversité dans les forêts en intervenant dans des habitats existants, mais en préservant des structures variées telles que les lisières naturelles, les zones humides ou les forêts dispensatrices d’ombre. Ainsi il ne faut pas éclaircir les forêts de hêtres ni abattre les vieux arbres, mais au contraire les protéger. C’est la seule façon pour les forêts qui se sont adaptées depuis des millions d’années à leur site et continuent à évoluer avec leur environnement de maintenir leurs activités écosystémiques. C’est d’elles que dépendent la régulation du climat et des cycles de l’eau, l’absorption de polluants atmosphériques, la production d’oxygène, la formation et la stabilisation des sols et bien d’autres choses.

Des lois pour la diversité

La biodiversité forestière est ce qui permet à la forêt d’accomplir ses multiples tâches de manière durable. En agissant avec prévoyance en faveur de la diversité, on favorisera le maintien de forêts riches et variées, résistantes et durables.

Si l’on veut préserver les habitats naturels et la biodiversité en Suisse, il faut renforcer la protection de la nature et opérer un changement de politique. L’avenir de nos forêts nécessite des lois protectrices de la biodiversité. Voter oui à l’initiative biodiversité, le 22 septembre 2024, constituerait un pas important dans cette direction.  

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