08.09.2025
FONDATION FRANZ WEBER

Protéger les océans là où ils sont !

À Bâle, les responsables du zoo souhaitaient coûte que coûte faire venir la mer dans une ville sans littoral — une idée pour le moins absurde. Le projet baptisé « Ozeanium » prévoyait la construction, en plein centre-ville, d’un immense aquarium destiné à accueillir des animaux marins venus du monde entier, y compris des espèces menacées.

Pour la FFW ce projet représentait un recul écologique et éthique. Il impliquait la capture d’animaux sauvages dans leur habitat naturel, leur transport sur des milliers de kilomètres — une épreuve que beaucoup ne survivraient pas — pour ensuite les maintenir captifs dans de l’eau salée artificielle, enfermés derrière des vitres, à des fins d’exposition.

Aux côtés des Verts de Bâle, la FFW a donc lancé un référendum contre l’Ozeanium, déjà approuvé par le gouvernement et le parlement du canton de Bâle-Ville. Avec sa campagne «NOzeanium — Protéger les océans là où ils sont ! », Vera Weber, présidente de la FFW, a réussi à faire basculer l’opinion publique, initialement favorable au projet, en exposant ses impacts écologiques et éthiques.

Au cœur de cette mobilisation, le travail scientifique de Monica V. Biondo, biologiste marine et responsable de la recherche à la FFW. Elle a démontré que le commerce mondial des poissons marins d’ornement menace chaque année des millions d’animaux sauvages, que de nombreuses espèces sont encore peu étudiées, et que les captures en milieu naturel causent d’importants dégâts écologiques. Ces données ont permis de sensibiliser le public et de montrer le véritable prix environnemental de l’aquarium.

La campagne s’est appuyée sur des images fortes et des arguments rigoureux pour mobiliser les citoyennes et citoyens. Résultat : le 19 mai 2019, les électrices et électeurs bâlois ont rejeté le projet à 54,56 % – une victoire historique, bien au-delà de Bâle. Ce vote a envoyé un signal fort à l’international: pour protéger les océans, il faut les préserver sur place, et non les recréer artificiellement. De nombreuses organisations à travers le monde ont salué cette décision courageuse, considérée comme un tournant majeur dans la protection des animaux marins.

Pour Vera Weber, ce résultat est un acte de lucidité et de responsabilité. Elle y voit le signe d’un changement profond dans les valeurs de la société : de plus en plus de personnes comprennent que les animaux marins sauvages n’ont rien à faire derrière des vitres, et qu’ils doivent être protégés dans leurs milieux naturels.

Ce vote clair du peuple bâlois envoie aussi un message fort aux aquariums du monde entier : il est temps de repenser leur rôle. Plutôt que de maintenir des espèces marines en captivité, ils doivent désormais investir dans des programmes durables et des projets de conservation in situ.

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