27.11.2024
Leonardo Anselmi

Bilan de la lutte anti-corrida

Depuis sa création, la Fondation Franz Weber (FFW) a fait de la suppression de la tauromachie sa priorité majeure. C’est notamment suite au procès organisé en 2008 devant la Cour internationale de justice pour les droits des animaux, à Genève, que la FFW a endossé son rôle de moteur dans le combat contre la corrida – et enchaîne depuis les succès !

La fondation déploie ses efforts dans tous les pays où la tauromachie est encore pratiquée; que ce soit par la présence directe de son équipe sur le terrain, ou par la mise en place de partenariats stratégiques avec des organisations locales. Le travail de la FFW s’articule autour de deux axes complémentaires : le combat politique, visant à abolir définitivement cette pratique, et la sensibilisation du public, par lequel nous remettons en cause, sur le fond, la légitimité de la corrida. Après 15 ans de cette stratégie, qui a notamment abouti en 2010 à l’abolition de la corrida en Catalogne, la FFW se réjouit de son efficacité.

La corrida est un spectacle cruel, une forme particlièrement vicieuse de maltraitance animale, qui se déroule dans une arène fermée et s’achève par la mort de la bête torturée. La mort des taureaux est non seulement la tragédie de cette tradition obsolète, mais contribue aussi au soutien du secteur de l’élevage et des «férias», ces fêtes populaires durant lesquelles on brutalise ces animaux – que ce soit en les piquant avec des lances, en les poursuivant dans les rues, ou en enflammant leurs cornes.

Un combat du cœur contre la cruauté

Pour la Fondation Franz Weber, la lutte contre la tauromachie est bien plus qu’un simple objectif : c’est un engagement moral profond. Nous sommes convaincus que nous ne pourrons jamais devenir une société réellement pacifique et respectueuse de la nature tant que la maltraitance animale sera acceptée, présentée comme un spectacle, et qu’elle rencontrera encore le soutien juridique et institutionnel des gouvernements – ce qui est actuellement le cas, même en Europe (souvent, contre la volonté de la majorité de la population, qui préconise l’abolition).

Les effets de la corrida vont bien au-delà du drame sanglant qui se déroule dans l’arène. La tauromachie forme un sérieux obstacle au développement d’une culture de la paix et de l’empathie, qui est nécessaire pour repenser notre relation avec la nature.

La voie politique : Interdictions et restrictions

L’interdiction de la corrida en Catalogne en 2010, grâce à l’action de la FFW, a marqué un tournant dans la lutte contre la tauromachie. Elle a prouvé non seulement que la corrida pouvait être remise en question, mais qu’il était véritablement possible de la proscrire. Cette victoire a changé la conscience collective des mouvements anti-corrida et fait naître des dizaines d’initiatives, parlementaires et citoyennes, visant à éradiquer cette pratique.

Sur le plan politique, la FFW a tout mis en oeuvre, ces quinze dernières années, pour obtenir l’interdiction, ou du moins une forte limitation de la corrida et des pratiques connexes.

Après la Catalogne, l’Équateur, puis le Mexique

En 2011, l’Equateur a emboîté le pas à la Catalogne. Un référendum s’est tenu dans ce pays, notamment sur l’abolition de la corrida. Le « oui » l’a emporté à une large majorité dans la plupart des régions équatoriennes, ce qui a réduit la pratique de la tauromachie à sept villes du pays.  

De même, au Mexique, des mesures importantes ont été prises en faveur d’une interdiction. La première étape a eu lieu en 2012 à Teocelo, une ville pittoresque de l’État de Veracruz. D’autres initiatives ont suivi dans les États du Sonora, du Guerrero, du Coahuila et du Quintana Roo. À noter, en particulier, le long débat juridique qui s’est intensifié dans la ville de Mexico, où les voix des citoyens se font de plus en plus entendre en faveur de l’abolition.

 La FFW continue sa lutte contre la corrida

Un grand nombre d’associations et de particuliers ont contribué, ces dernières années, à sensibiliser les consciences aux atrocités de la corrida. Mais les défis sont encore de taille: dans beaucoup de régions où cette pratique traditionnelle est solidement ancrée, le progrès cède souvent devant la nostalgie culturelle et l’influence politique. Il faut déployer des efforts constants pour faire comprendre à la population que les vraies traditions ne peuvent pas trouver leur fondement dans la douleur et la souffrance.

Notre combat s’attache aussi à promouvoir des alternatives à la corrida – que ce soit le sport, l’art ou des manifestations culturelles qui respectent le bien-être animal et célèbrent la diversité de la créativité humaine. Partout où la tauromachie est perçue comme une tradition, nous nous appuyons sur le dialogue avec ses partisans pour remettre en question les mentalités et développer le besoin d’empathie et de compréhension.

Dans le Journal Franz Weber, nous continuerons à rendre compte des succès et des défis qui nous attendent. Il est encore et toujours crucial d’élever notre voix contre la corrida et de rechercher activement son abolition !

Qu’est-ce qu’une corrida ?

 

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