28.09.2023
Viktoria Kirchhoff

Bonrook: Un brumby décharné est sauvé

Les habitants de Pine Creek nous ont informés qu’un étalon Brumby émacié errait dans le village. Nous avons décidé de l’accueillir dans notre réserve pour chevaux sauvages à Bonrook.

Fin mai dernier, nous avons été informés par des habitants de Pine Creek, dans le territoire du Nord, en Australie, qu’un vieux brumby efflanqué errait dans le village. Il broutait dans les parcs, buvait aux abreuvoirs à oiseaux et cherchait de la nourriture dans les jardins. Comme le cheval faible, émacié, risquait d’avoir un accident, nous avons décidé de l’accueillir dans notre réserve à Bonrook.

Une nuit, Jim, un ami de Sam Forwood, le directeur de Bonrook Station, est parvenu à attirer le brumby dans le jardin de la caserne des pompiers de Pine Creek. Ce demi-hectare d’herbe abondante, bien clôturée, riche d’un point d’eau et ombragée, offrait une parfaite solution provisoire.

Embarquement

Le lendemain matin, Sam et moi sommes venus voir l’étalon. Quel triste spectacle! Le pauvre était vraiment décharné. Nous avons appelé la vétérinaire, qui l’a examiné à distance, car on ne pouvait pas l’approcher à moins de cinq mètres. Comme il était très amaigri et d’un âge avancé, elle avait peu d’espoir et a proposé de l’euthanasier. Pour moi, il n’était absolument pas question! Je lui ai expliqué notre travail et notre façon de penser à la FFW.

À mes yeux, tout était clair: ce cheval voulait vivre et nous allions l’emmener en lieu sûr à Bonrook!

Sam a construit deux enclos imbriqués à partir de panneaux mobiles. Puis nous avons tendu une corde derrière l’étalon et l’avons guidé en douceur, ce qui a permis de l’amener tranquillement dans le second enclos.

Mais comment lui faire monter le plan incliné pour qu’il grimpe dans le van? Entrer dans un petit espace n’est pas du tout naturel pour un cheval – encore moins pour un brumby sauvage! Malgré la situation stressante, l’étalon s’est montré peu farouche et indolent, tant il était faible – mais il était craintif et nerveux, et a refusé de monter dans le van, en poussant un hennissement.

La situation exigeait du temps, de la patience et une calme persévérance. En le guidant lentement avec la corde, Sam et un deuxième assistant ont enfin réussi, presque miraculeusement, à l’introduire dans le véhicule et à fermer le hayon.

Arrivée à Bonrook

Le vieil étalon a bien supporté le trajet d’une demi-heure jusqu’à Bonrook. Quand nous avons ouvert le van, il a descendu gracieusement la rampe et trotté dans l’enclos comme s’il rentrait chez lui. C’était merveilleux de le voir en sécurité!

Sur ce, il a couru directement vers les chevaux de la station, qui attendaient avec impatience le nouveau venu et ont henni à son approche. Comme tous les vieux chevaux de selle sont des hongres et lui un étalon, il leur a clairement montré qu’il était désormais l’animal dominant ici.

Pour éviter d’éventuels conflits entre lui et les chevaux de la station, nous allons le séparer d’eux par une clôture, en le gardant dans l’enclos jusqu’à nouvel ordre.

Le chemin de la guérison

Nous devions en priorité soigner notre nouveau protégé et le remettre en forme. Dans ce but, nous lui avons donné du vermifuge et deux rations quotidiennes d’un fourrage spécial pour chevaux âgés. Il a tout mangé de bon appétit, porté un intérêt croissant à son environnement et s’est montré plus attentif.

À présent, trois mois plus tard, notre étalon a pris du poids, il a le poil brillant et l’esprit vif. Nous le nourrissons encore deux fois par jour et surveillons son rétablissement pour voir s’il peut être relâché dans la nature parmi les autres brumbies. Ce serait, bien sûr, l’idéal ! S’il a toujours besoin d’une alimentation spéciale, nous le garderons dans l’enclos près des chevaux de la station, et continuerons à veiller sur lui.

J’ai eu l’honneur de lui donner un nom : je l’ai baptisé Dandy. Dandy était mon cheval préféré dans ma première école d’équitation en Suisse, quand j’avais huit ans. C’était un magnifique Pinto noir et blanc. Je l’aimais tellement que j’étais sûre qu’un jour, j’appellerais un autre cheval Dandy.

Une nouvelle source d’eau potable à Bonrook assure la survie pendant la saison sèche

Durant la saison sèche, la partie sud-est de Bonrook est régulièrement confrontée à une pénurie d’eau. Les pluies sont si maigres que les rares sources existantes s’assèchent rapidement. D’après les archives, le dernier forage d’un puits à Bonrook remonte à 1973 – pas moins de 50 ans.

En juillet, grâce à un généreux donateur, la FFW a pu demander à l’entreprise Bynoe Drilling d’en creuser un nouveau.

Les pâturages de Bonrook se trouvent dans la ceinture de granit au nord de la ville de Katherine, où il n’existe pas de nappes phréatiques connues, et où le captage des eaux souterraines est très aléatoire. En s’appuyant sur ses connaissances de la nature, de la roche et des arbres, Sam Forwood, le directeur de la station, a repéré le site idéal de forage à environ 21 km au sud-est du domaine.

La première tentative de Bynoe Drilling a été couronnée de succès: nous avons trouvé de l’eau au bout de 6 m! Le forage s’est achevé à une profondeur totale de 43 m.

Notre nouveau point d’eau a un débit d’un litre par seconde, ce qui est bon pour la région. Sam va l’équiper d’une petite pompe solaire, d’un réservoir et d’un abreuvoir pour les animaux.

Comme le point d’eau se trouve parmi des eucalyptus coolabah, Sam l’a baptisé «puits coolabah».

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