01.10.2021
Fondation Franz Weber

Communiqué aux médias: Aquatis euthanasie un dragon de Komodo menacé d’extinction – Son remplacement est déjà prévu

Le dragon de Komodo Naga de l’aquarium Aquatis de Lausanne a été euthanasié mardi dernier. L’acquisition d’un animal de remplacement est déjà prévue. La Fondation Franz Weber demande à Aquatis de s’abstenir d’acheter un nouveau dragon de Komodo.

Le mardi 28 septembre, les employés d’Aquatis ont remarqué que Naga se comportait de manière inhabituelle. Il s’est avéré que le dragon de Komodo était paralysé d’un côté. Après un examen de l’animal, un diagnostic a pu être établi : il souffrait d’une hernie discale consécutive à une chute. L’examen a également révélé un défaut de naissance au niveau de la colonne cervicale. On ignore toutefois si le défaut de naissance a provoqué la chute de l’animal.

Naga, le dragon de Komodo, n’avait que 10 ans lorsqu’il est mort. Comme beaucoup de grands reptiles, les dragons de Komodo ont une très grande longévité à l’état sauvage. « Les mâles peuvent vivre jusqu’à plus de 60 ans, soit deux fois plus que les femelles », précise le Dr Monica V. Biondo, biologiste de la Fondation Franz Weber.

Naga était l’une des attractions majeures d’aquatis, ce non seulement parce qu’il mesure plus de 2,5 mètres de long, mais aussi parce qu’il est l’un des animaux les plus rares de l’aquarium. Le Varanus komodoensis, endémique d’Indonésie est de plus en plus rare. Il ne reste plus que 3500 individus environ dans la nature, de sorte que le plus grand lézard du monde est récemment passé de « vulnérable » à « en danger » sur la liste rouge de l’UICN. Il est donc considéré comme étant en danger d’extinction à l’état sauvage.

Selon la base de données de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), entre 2009 et 2019, près de 100 dragons de Komodo ont été capturés dans la nature pour être envoyés dans des zoos du monde entier, malgré le statut menacé de l’espèce.

Parallèlement, les zoos mènent un programme de reproduction de ces reptiles, mais uniquement dans l’optique de les maintenir en captivité : en effet, aucun dragon de Komodo n’a jamais été réintroduit dans la nature par des zoos, et il semble peu probable que tel soit le cas à l’avenir, au vu de la pauvreté du patrimoine génétique des animaux issus du programme de reproduction.

« L’industrie des zoos contribue donc au déclin de l’espèce en maintenant des dragons de Komodo en captivité, et les programmes de reproduction n’ont aucun impact favorable sur le statut menacé de ces animaux », indique Vera Weber, présidente de la FFW.

Pourtant, les exploitants d’Aquatis ont déjà fait savoir qu’ils envisagent d’acquérir un nouveau dragon de Komodo prochainement – une femelle cette fois. La FFW fait appel au bon sens de l’aquarium et de ses visiteurs, et demande qu’Aquatis renonce à ce projet contraire à la préservation de l’espèce.

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