Jusqu’ici le commerce des éléphants vivants capturés à l’état sauvage – le plus souvent, des éléphanteaux – vers des zoos et des cirques était autorisé depuis le Zimbabwe et le Botswana. La Conférence des Parties à la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CoP18 de la CITES) vient de décider d’interdire ce commerce – à quelques exceptions près. Pour la Fondation Franz Weber cette décision est un immense pas en avant pour la protection et le bien-être des éléphants vivants.
Genève – La Coalition pour l’Eléphant d’Afrique (CEA), une alliance de 32 Etats africains, dans un esprit de diplomatie et de coopération, a accepté de rouvrir le débat sur le document qu’elle avait présenté à la CoP18 et d’y apporter quelques précisions, négociées avec l’UE, concernant la décision d’interdire les exportations d’éléphants d’Afrique hors de leur habitat naturel. Le résultat de ces négociations – la restriction de ces importations aux lieux de conservation dans l’aire de répartition de l’espèce, sauf en cas d’urgence ou pour des motifs exceptionnels – est un grand pas en avant pour le bien-être des éléphants. Cette décision sera d’autant mieux appliquée qu’elle est le fruit d’un consensus entre les pays de l’aire de répartition et l’une des régions d’importation principale : l’UE.
Mal organisée au début des débats de la CoP18, l’UE n’avait pas pu voter sur cet objet dimanche, 18 août 2019 – si elle avait pu le faire, elle l’aurait entièrement rejeté, conformément à la position adoptée par la Commission européenne avant le début de la CoP18. Heureusement donc que l’UE n’était pas prête à voter. Cela a permis à la CEA de reprendre le dessus et de négocier un résultat dans l’intérêt des éléphants.
L’opinion publique a pesé lourd dans la balance, suite au premier vote. Une lettre envoyée par plusieurs personnalités publiques, dont Pamela Anderson, Brigitte Bardot et Ricky Gervais, a demandé à l’UE de ne pas rouvrir le débat et de modifier sa position pour accepter la proposition de la CEA. Bruxelles a vite réagi, et pris contact avec les membres de la CEA pour tenter de trouver une solution consensuelle à cette situation.
La CoP18 a décidé cet après-midi d’accepter ce compromis. Même la Suisse a changé d’avis – elle avait voté contre la proposition lors du premier vote ! mais a finalement a soutenu le compromis trouvé avec l’UE. Concrètement, cette décision devrait pouvoir éviter qu’une trentaine d’éléphanteaux détenus dans des enclos au Zimbabwe ne soient envoyés en Chine. La preuve que les décisions de la CITES ont des effets immédiats sur le terrain !
La Fondation Franz Weber (FFW) se réjouit de ce résultat, qui démontre clairement un changement fondamental dans l’opinion publique. « Les gens ne veulent plus voir des éléphants africains enfermés, seuls, malheureux et anxieux dans des zoos – ils veulent que l’espèce soit protégée dans son habitat naturel. Les temps ont changé, les zoos devront s’y adapter », explique Vera Weber, Présidente de la FFW.
Informations complémentaires
Stop au commerce d`espèces menacées!
Flyer d’informations CITES propositions pour les éléphants : anglais, français