16.04.2024
Fondation Franz Weber

Communiqué aux médias: Non à la loi sur l’électricité : une loi bâclée et dangereuse pour la nature

La Fondation Franz Weber (FFW) lance aujourd’hui officiellement sa campagne du NON à la loi fédérale sur l’électricité, sur laquelle le peuple suisse votera le 9 juin prochain. Bien que présentant certains points positifs pour la promotion des énergies renouvelables en Suisse, cette loi représente un trop grave danger pour la nature. Les affiches de campagne montrent ce que la FFW souhaite avant tout préserver : les milieux naturels, la faune et la flore, qui sont les meilleurs garants de notre survie face aux défis auxquels nous faisons face.

La loi sur l’électricité sacrifie la protection de la nature et du paysage suisses pour produire, à tout prix, dans la hâte et la panique, de l’énergie prétendument verte. Concrètement, la loi facilite le défrichement des forêts, autorise la construction de parcs solaires géants en pleine nature, et réduit de manière drastique la protection des cours d’eau et réserves d’oiseaux d’eau et migrateurs pour permettre la construction de centrales hydroélectriques. Même si les cantons doivent définir, dans des plans directeurs, des zones destinées à la production d’énergie, la loi ne prévoit aucune obligation de définir des zones protégées.

De toute manière, la loi sur l’électricité faire primer la production d’électricité sur pratiquement tout autre intérêt. Les cantons peuvent donc, dans les faits, justifier pratiquement toute atteinte à la nature, et les tribunaux ne pourront plus vérifier si la balance des intérêts – entre celui de la production d’énergie et celui de la protection de la nature – a été consciencieusement effectuée.

Une nature saine et intacte est pourtant notre meilleure alliée pour lutter contre le réchauffement climatique. En février 2022, le GIEC1 indiquait qu’il ne suffit pas, pour endiguer les effets des changements climatiques, de réduire nos émissions de gaz à effets de serre. Il faut restaurer les écosystèmes dégradés et préserver « efficacement et équitablement 30 à 50% des habitats terrestres, océaniques et d’eau douce ». Les écosystèmes en bonne santé « sont plus résilients au changement climatique et procurent des services vitaux comme la nourriture et l’eau potable »2La loi sur l’électricité veut autoriser des constructions d’installations de production d’énergie précisément dans ces milieux naturels.

Il n’existe aucune bonne raison d’affaiblir la protection de notre nature, de nos forêts et de nos zones alluviales pour la production d’énergie en Suisse ! Le développement de l’énergie solaire sur les toits, façades et infrastructures existants peut couvrir 110% des besoins annuels en électricité en Suisse (selon une étude de la Confédération3), et ce sans détruire un seul mètre carré de nature!

Tout dans la loi n’est cependant pas mauvais, et certaines mesures de promotion des énergies renouvelables, par exemple sur les infrastructures existantes, ou rendant plus efficace le réseau électrique, sont à saluer. Si le NON l’emporte, le 9 juin prochain, le Parlement devrait revoir sa copie – mais pourrait rapidement mettre en œuvre les points non critiquables de la loi.

Sacrifier la nature sur l’autel du climat et dans la peur d’une éventuelle pénurie d’électricité ne fait aucun sens, car seule une nature forte et restaurée nous permettra de faire face aux défis du changement climatique.


Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg2/resources/press/press-release-french/

3https://www.bfe.admin.ch/bfe/fr/home/actualites-et-medias/communiques-de-presse/mm-test.msg-id-74641.html

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