20.01.2022
Fondation Franz Weber

Les Norvégiens veulent la fin du commerce de peaux d’ours polaires

Les ours polaires sont gravement menacés par le changement climatique et la perte d’habitat. Cependant, une autre grave menace est largement moins connue et sous-estimée : le commerce légal de leurs peaux. La Norvège et le Canada, deux pays de l’aire de répartition de l’espèce, sont les plus gros commerçants de fourrures d’ours polaires, dont la plupart finissent en Chine, où la demande est forte. Pourtant, un sondage réalisé le 8 novembre 2021 a montré que les Norvégiens sont peu conscients de ce commerce dévastateur, et qu’une majorité de la population norvégienne sou-haite que son gouvernement mette immédiatement fin au commerce des fourrures d’ours polaires.

Entre 800 et 1 000 ours polaires, sur une population sauvage d’un peu plus de 20 000 individus, sont abattus chaque année dans les cinq États de l’aire de répartition de l’espèce (le Canada, les États-Unis, la Russie, le Groenland et la Norvège) – dont environ 600 individus au Canada seulement. La majorité de ces ours polaires sont tués pour le commerce de leur fourrure, et le rythme de ces abattages n’est pas durable. La plupart des fourrures ainsi obtenues sont ensuite importées par la Norvège pour être réexportées vers la Chine. L’on y paie le prix fort pour les plus grandes et belles fourrures, ce qui incite les chasseurs commerciaux à abattre les ours les plus gros et en meilleure santé. Cette chasse sélective constitue une menace supplémentaire pour la survie des ours polaires, déjà décimés par le changement climatique.

Le 8 novembre dernier, Infact, un institut de sondage norvégien, a réalisé une enquête nationale pour le compte d’Ole J. Liodden, un photographe animalier et défenseur de la faune sauvage norvégien, afin d’évaluer l’opinion des Norvégiens sur le rôle de leur pays dans le commerce des fourrures d’ours polaires. Les résultats de l’enquête sont les suivants :

  • 3% des Norvégiens n’ont pas conscience du fait que la Norvège est un important importateur de fourrures d’ours polaires.
  • Seulement 13,7 % des Norvégiens sont favorables à la poursuite du commerce des fourrures d’ours polaires.
  • 78 % des Norvégiens pensent que le commerce des fourrures d’ours polaires doit être interdit.
  • Même dans le nord de la Norvège, qui a une longue tradition de chasse, 54 % des personnes interrogées pensent que le commerce doit être interdit.

Le commerce d’ours polaires, y compris de leur fourrure, est actuellement autorisé par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

« Le commerce de fourrures d’ours polaires n’est pas durable et exerce une pression supplémentaire sur une espèce très vulnérable, déjà menacée par le changement climatique », explique Ole J. Liodden, qui a mené des années de recherche sur le statut des ours polaires, « il ne soutient pas non plus les communautés locales vivant dans l’habitat des ours polaires ».

« Il est temps que la communauté internationale mette un terme à cette situation et interdise une fois pour toutes le commerce international des ours polaires », indique Vera Weber, présidente de la Fondation Franz Weber (FFW), une organisation basée en Suisse. « Tout peut commencer par la Norvège ».

Partager