30.05.2022
Fondation Franz Weber

Communiqué aux médias: Fourrure ‒ le Conseil des Etats fait de la politique sans tenir compte du peuple

La coalition anti-fourrure de Campax, Fondation Franz Weber, Animal Rights Switzerland, Stiftung für das Tier im Recht (TIR) et Zürcher Tierschutz est extrêmement déçue : le Conseil des Etats rejette l’interdiction d’importer des produits en fourrure fabriqués de manière cruelle pour les animaux, bien que le Conseil national et le peuple l’aient approuvée à une large majorité. Le «Stöckli» méconnaît ainsi le courant de notre époque et nie la volonté du peuple.

Aujourd’hui, le Conseil des États se révèle une fois de plus être un frein aux revendications de la protection des animaux et rejette par 25 voix contre 19 l’interdiction d’importer des produits en fourrure ayant fait l’objet de cruauté envers les animaux. C’est ce qui s’est produit en avril déjà, lorsque deux tiers de la commission consultative ont voté contre. Il sera donc possible de continuer à importer des produits en fourrure qui ne respectent pas les animaux et qui vont à l’encontre de notre législation. Il s’agit notamment de fourrures issues d’un élevage cruel dans des cages grillagées ou de fourrures obtenues par des pièges  brutaux – les deux étant interdits par la législation suisse sur la protection des animaux.

La Suisse prend de plus en plus de retard en matière de protection des animaux
Le Conseil des États empêche ainsi la Suisse d’être à la hauteur de sa réputation de «leader mondial en matière de protection des animaux» et de jouer un rôle de modèle à l’échelle européenne. Des villes comme Los Angeles ou San Francisco prouvent que les interdictions d’importation et de commerce fonctionnent. Depuis mi-2021, Israël est le premier pays au monde à interdire la vente de fourrure, l’État de Californie suivra à partir de 2023. En comparaison avec des villes et des États aussi innovants, la Suisse est à la traîne en matière de protection des animaux.

Les arguments du Conseil des Etats sont caducs
Un avis de droit de la Fondation Tier im Recht (TIR) a démontré qu’une interdiction d’importation de fourrure ne contreviendrait pas aux obligations commerciales de la Suisse. L’un des principaux arguments du Conseil des Etats est ainsi réfuté. Son deuxième contre-argument, selon lequel l’obligation de déclarer la fourrure répond à l’objectif de la motion, ne tient pas non plus : depuis son introduction en 2014, les recherches de la Zürcher Tierschutz  et les enquêtes de la Confédération montrent qu’une grande partie des magasins contrôlés déclarent les produits en fourrure de manière erronée, insuffisante ou ne la déclarent pas du tout – la révision partielle du 1er avril 2020 n’y a rien changé.

Le Conseil national et le peuple approuvent l’interdiction d’importer de la fourrure
Afin de mettre un terme à la fourrure, le conseiller national Matthias Aebischer avait déposé fin 2019 la motion pour une  » interdiction de l’importation de produits de la pelleterie issus d’animaux maltraités « . En décembre dernier, le Conseil national l’a adoptée à une écrasante majorité de 144 voix pour et 31 voix contre. La pétition de Campax, qui portait le même nom, a également été largement approuvée – elle a été déposée en septembre 2021 avec plus de 40 000 signatures. Les sondages montrent régulièrement que la majorité de la population souhaite une interdiction des importations de fourrures.

La fourrure est actuellement «passé de mode» – mais jusqu’à quand ?
Le non du Conseil des Etats marque la fin de la campagne «We Care – We Don’t Wear» de Campax. La déception est grande. Les partenaires de la coalition sont d’accord pour dire qu’il faut maintenant de nouvelles approches pour aider la volonté populaire à s’imposer.

 

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