En août dernier, l’éléphant Omysha a donné naissance à son premier éléphanteau au zoo de Zürich. Par la suite, les autres éléphants de l’enclos ont battu à mort le nouveau-né, engendrant une enquête interne au zoo. Le résultat de cette enquête a été récemment publié : d’après le zoo, ce comportement du troupeau d’éléphants était parfaitement « naturel ». Faux, selon la Fondation Franz Weber, qui se fonde sur les conclusions d’un expert en biologie des éléphants !
Le 19 août 2020, Omysha, une éléphante d’Asie du zoo de Zürich, a donné naissance à son premier éléphanteau. Les autres éléphants de l’enclos ont par la suite tué le nouveau-né, à coups de pieds – ce qui a donné lieu à une enquête interne au zoo. Récemment, le zoo de Zürich a publié un communiqué aux médias, informant le public du fait que ce tragique incident était le fruit de comportements « naturels » du troupeau d’éléphants captifs, non-agressifs, et que les éléphants adultes avaient tout simplement tenté de « motiver » l’éléphanteau à se lever, mais que celui-ci était en fait trop faible pour y parvenir.
En réalité, cet évènement n’a rien de « naturel », bien au contraire. D’abord, les éléphants ne se montrent pas agressifs ou brutaux envers les nouveau-nés à l’état sauvage. Ils ne piétineraient pas et ne donneraient pas de coups de pieds répétés à leur progéniture. Par contre, en captivité, les éléphants développent souvent des comportements inappropriés, voire agressifs, en raison des conditions auxquelles ils sont soumis, souvent toute leur vie durant. Selon le Dr. Keith Lindsay, biologiste et expert de renommée internationale en matière d’éléphants, dans un article publié le 7 novembre dernier, « en fait, rien n’est naturel pour les éléphants, dans un zoo ».
Plus grave encore, la femelle qui a donné naissance à l’éléphanteau décédé était, d’après le Dr. Lindsay, bien trop jeune pour concevoir et mettre au monde. En effet, elle n’avait que six ans au moment de la naissance, ce qui signifie qu’elle a dû concevoir l’éléphanteau deux ans auparavant, alors qu’elle n’avait que 4 ans. Dans la nature, les femelles ne conçoivent leur premier petit que lorsqu’elles atteignent l’âge de huit ou neuf ans, la moyenne étant plutôt aux alentours de onze ou douze ans. C’est en conséquence de cela que l’éléphanteau né à Zürich était, effectivement, faible.
Le Dr. Lindsay remet à cet égard en cause la gestion du zoo, qu’il juge « irresponsable ». Apparemment, le personnel du zoo n’aurait pas réalisé, par négligence, que l’éléphante était en âge de procréer et l’a laissée vivre à proximité d’un jeune mâle de quatorze ans (également trop jeune pour concevoir). Cette « omission » du zoo pourrait bien ne pas être totalement involontaire ; trop souvent, les parcs zoologiques misent sur des naissances pour vendre leurs entrées, en particulier de grands mammifères. Pour le Dr. Lindsay, « il est évident que les gestionnaires du zoo de Zürich n’ont aucune compréhension de la biologie de base des éléphants (…). En toute décence, ils devraient abandonner immédiatement leurs efforts de reproduction d’éléphants en captivité et, sur le plus long terme, supprimer entièrement leur exposition d’éléphants ».
La Fondation Franz Weber (FFW) déplore cet incident tragique, bien trop fréquent dans les zoos suisses et du monde entier. Les éléphants, à l’instar de bien d’autres espèces, supportent très mal la captivité dans les zoos – le seul endroit adapté pour eux est leur habitat naturel.
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