04.02.2022
Fondation Franz Weber

Communiqué aux médias : Il y a 50 ans, Franz Weber créait Sauver Lavaux – Un demi-siècle de lutte acharnée pour préserver ce magnifique vignoble en terrasses !

En 1972, un projet immobilier de grande envergure risque de défigurer Lavaux à jamais. Appelé par des habitants d’Aran-Villette, Franz Weber se rend immédiatement sur place. Époustouflé par la beauté de ce paysage unique au monde, il fonde, le 4 février 1972, soit il y a 50 ans jour pour jour, l’association Sauver Lavaux. Trois initiatives cantonales plus tard, le site est aujourd’hui protégé par la Constitution vaudoise – Si Lavaux continue aujourd’hui d’émerveiller, c’est grâce à Franz Weber, et au travail inlassable de son association.

En 1972, des habitants d’Aran-Villette appellent Franz Weber à la rescousse : le site de Lavaux, ce magnifique vignoble en terrasses au bord du lac Léman qui a inspiré des générations de poètes, allait être défiguré par un immense projet de construction. On allait tout simplement bétonner le vignoble. Franz Weber, alors à Paris pour son métier de journaliste, s’était fait connaître peu de temps avant pour avoir sauvé le village de Surlej et les rives des lacs de Sils et Silvaplana en Engadine (Grisons). Me Marcel Heider, avocat lausannois et quelques vignerons, voient en Franz Weber leur dernier espoir d’éviter une catastrophe pour la région.

Ni une, ni deux, Franz Weber se rend sur place. Époustouflé par la beauté de ce paysage unique au monde, il fonde avec son épouse Judith Weber et Me Heider, le 4 février 1972, soit il y a 50 ans jour pour jour, l’association Sauver Lavaux. Des vignerons se joignent à lui au Comité de l’association, ainsi que Suzanne Debluë, aujourd’hui présidente de l’association. Pour l’écologiste, une action locale pour éviter le projet menaçant ne suffisait pas : il fallait lancer une initiative cantonale pour inscrire dans la Constitution vaudoise la protection absolue de tout le vignoble façonné à travers des millénaires par le travail inlassable des moines, puis des vignerons.

L’initiative est lancée en 1973 – il fallait 12’000 signatures, mais Sauver Lavaux en récolte 28’000 – et acceptée par le peuple en 1977. Les caractéristiques paysagères précieuses d’une région tout entière sont protégées par la voie de l’initiative cantonale – une première en Suisse ! « Le Canton a combattu l’initiative par un contre-projet », explique Suzanne Debluë, « mais la région tient trop à cœur des vaudoises et des vaudois, qui se sont mobilisés en masse pour protéger le vignoble et les sites, une fois pour toutes ».

En 2002, le Canton de Vaud entreprend de réviser sa Constitution – et veut faire passer à la trappe l’article constitutionnel introduit par l’initiative de Franz Weber. Pour ce dernier, c’est une violation inacceptable de la volonté populaire. Il lance donc une nouvelle initiative « Sauver Lavaux 2 », plébiscitée par le peuple vaudois en 2005 à 81% des voix. Une nouvelle victoire monumentale pour la protection du site.

Malgré la protection constitutionnelle, en raison d’une loi d’application trop peu contraignante, Sauver Lavaux constate sur le terrain que les projets de construction continuent à se multiplier – l’appât de la région pour les promoteurs est trop grand. L’association se bat donc quotidiennement pour faire respecter la volonté populaire, en faisant opposition et recours contre ces projets immobiliers. Dans cette optique, elle a tenté d’obtenir un durcissement de la loi en 2014 par une nouvelle initiative « Sauver Lavaux 3 », en vain : l’initiative est cette fois rejetée au profit d’un contre-projet du Conseil d’Etat vaudois. « L’initiative était complexe, puisqu’il s’agissait de modifier une loi dans le détail », selon Suzanne Debluë, « mais les problèmes sont toujours les mêmes, et le durcissement de la loi que nous préconisions alors fait encore tout son sens à l’heure actuelle – il éviterait de devoir toujours déposer de nouvelles oppositions contre des projets contraires à la protection de Lavaux ».

Aujourd’hui, Sauver Lavaux poursuit son combat de terrain, jour après jour. L’inscription du site au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2007 n’y a rien fait : ce « classement » n’a strictement aucune valeur juridique et n’est que la conséquence de sa préservation. D’après Vera Weber, vice-présidente de Sauver Lavaux et fille de l’illustre écologiste, « On oublie parfois que c’est grâce à Franz Weber et à l’association Sauver Lavaux, que nous nous émerveillons encore devant ce paysage unique au monde, et que les générations futures pourront en profiter. C’est cela, son héritage : d’avoir pu préserver ce magnifique joyau pour les habitants du Canton de Vaud, de la Suisse et du monde entier ».

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