Le «Tierpark Bern», le zoo de Berne, souhaite agrandir le «Parc aux ours» au centre de la capitale. Parallèlement, l’on parle d’un «pré-projet» de nouvel enclos pour ours à Schwarzenburg, dans le canton de Berne. Dans un premier temps, ce nouveau parc devait inclure un programme de reproduction, afin d’exposer des oursons à Berne et mettre les adultes à la «retraite» à Schwarzenburg. Il apparaît que
cette partie du projet a été abandonnée, mais que le parc devrait en revanche accueillir d’autres animaux, eux issus des programme d’échanges (et de reproduction) des zoos européens… La Fondation Franz Weber (FFW) s’oppose à ces deux idées complètement inadéquates.
La «fosse aux ours» ou le «parc aux ours» – same same but diferent
Le «Tierpark Bern» est en charge du fameux Parc aux ours – anciennement «fosse aux ours» – au centre de Berne,
ainsi que du parc animalier «Dählhölzli». Depuis l’an 1513, Berne exhibe des ours, dont elle a d’ailleurs fait son symbole. Historiquement, les ours étaient détenus dans une «fosse», un véritable «trou» de béton stérile, parfois par dizaines. Peu à peu, et au fil d’«incidents» ayant souvent mené à la mort d’ours, les habitant.es de Berne se sont rendues compte que les conditions de détention de ces animaux étaient déplorables.
Malheureusement, et malgré une remise en question régulière par certains citoyen.nes du sens du «Bärenpark» en plein centre de la capitale, il n’a pas été question de renoncer à cette «attraction touristique». Ainsi, en 2009, la fosse aux ours a été remplacée par le «Parc aux ours» que l’on connaît aujourd’hui. La construction a impliqué d’importants et coûteux travaux d’aménagements de la rive de l’Aar. En outre, les contribuables bernois ont dû payer trois fois plus que prévu initialement, pour un enclos plus petit qu’annoncé. Si le nouveau «parc» constitue indéniablement une amélioration par rapport à la fosse bétonnée qui le précédait, il est encore loin de pouvoir satisfaire aux besoins naturels des ours.
Prétendument pour offrir aux animaux davantage d’espaces, mais très vraisemblablement plutôt pour pouvoir accueillir à nouveau des oursons, le Tierpark veut encore agrandir le Parc aux ours sur la surface initialement prévue en 2009. Sa volonté, loin de renoncer à détenir des grands mammifères sauvages en plein milieu d’une ville – ce qui serait bien plus sensé – est donc non seulement de poursuivre une triste tradition, mais de la développer.
Et un parc animalier de plus
Parallèlement, un «pré-projet» de construction d’un enclos pour ours à Schwarzenburg, dans le canton de Berne, a vu le jour. Il ne s’agirait pas d’accueillir des animaux blessés, maltraités, ou d’offrir une vie meilleure aux animaux de cirque ou de zoo, mais de transférer des ours à Berne dans la forêt de Schwarzenburg, peut être lorsque le parc de Berne sera «plein».
Initialement, ce projet contenait un programme de reproduction des ours, dans l’unique but d’exposer des bébés au public, à Berne, et ainsi attirer davantage de visiteurs. Toutefois, au vu des critiques qui se sont élevées contre ce projet, ses responsables, Bernd Schildger, ancien directeur du Dählhölzli, et Ruedi Flückiger de Gantrisch Plus SA, ont quelque peu changé leur discours: ils indiquent désormais vouloir créer un parc animalier qui accueillerait non seulement des ours, mais peut-être aussi d’autres animaux issus du programme d’échanges et, par nature, de reproduction des zoos européens… En d’autres termes, on renonce à un programme de reproduction pour profiter d’un système déjà existant. Et tout cela, prétendument au nom de la protection de la nature…
Au détriment de la forêt
Le projet serait par ailleurs construit dans la forêt, sur une surface de 5 hectares – et pourrait accueillir jusqu’à huit ours. La surface prévue est largement insuffisante pour accueillir autant d’ours, qui sont des animaux solitaires habitués à parcourir des dizaines de kilomètres chaque jour. Sans oublier que les enclos priveront la faune locale d’une surface non négligeable de forêt, alors même que les habitats autochtones sont de plus en plus réduits.
Des arguments fallacieux
Les arguments avancés pour justifier ces deux projets parallèles sont totalement fallacieux et cachent la réalité de l’industrie des zoos: loin de promouvoir le bien-être animal, le but est de «fabriquer» des bébés et d’augmenter ainsi le profit du zoo.
La FFW combattra ces projets jusqu’qu bout!
Ces deux projets parallèles sont extrêmement problématiques du point de vue du bien-être animal, ainsi que de la protection de la nature locale. La Suisse, et encore moins Berne, n’ont pas besoin d’un nouveau parc animalier! Pour toutes ces raisons, pour éviter qu’une folie qui dure depuis plus de 500 ans ne perdure et ne s’étende, la FFW combattra les deux projets de toutes ses forces.