Le zoo de Berne et Gantrisch Plus AG voulaient agrandir le parc aux ours à Berne, et simultanément mener un programme de reproduction des ours bruns. Au vu des voix critiques qui se sont élevées contre ce projet, les responsables viennent d’annoncer un changement : plus de programme de reproduction, mais la création d’un tout nouveau zoo à Gantrisch à la place. Pour la Fondation Franz Weber (FFW), c’est du pareil au même : cette idée doit être abandonnée..
Cela fait près de trois ans que l’on entend parler d’un projet du « Dählhölzli », le zoo de Berne, visant d’une part à agrandir le parc aux ours actuels, situé au centre de Berne, et d’autre part à mener un programme de reproduction conjointement avec Gantrisch Plus AG et créer un nouvel enclos pour ours « retraités » dans la région de Gantrisch. Ce dernier programme n’aurait eu pour unique but de « créer » des oursons et ainsi attirer des visiteurs à Berne…
Face à la vive critique qui s’est fait entendre contre ce projet, Bernd Schildger, directeur sortant du zoo de Berne, s’est exprimé la semaine dernière dans la presse et a indiqué que l’idée d’élever des oursons en captivité avait finalement été abandonnée… au profit d’un tout nouveau zoo à Gantrisch. Même si, a priori, ce revirement paraît positif, il est clair pour la FFW s’agit d’une imposture.
En effet, la création d’un nouveau zoo, qui bénéficierait du programme d’échanges d’animaux des zoos européens, revient à profiter de programmes de reproduction en captivité d’animaux, et notamment des ours bruns. Or, cette dernière espèce, emblématique de Berne, n’est pas menacée d’extinction. Ainsi, les recommandations de l’UICN sur la reproduction en captivité ne mentionnent pas l’ours brun comme étant une espèce dont la reproduction en captivité est recommandée pour la sauvegarde de l’espèce.
« Cette idée ne présente aucun avantage pour la nature locale ou la sauvegarde des espèces, bien au contraire », explique le Dr. Monica Biondo, biologiste de la FFW. « Cela est d’autant plus vrai dans le cas de l’ours brun, qui supporte très mal la captivité, et dont les oursons nés en captivité n’ont jamais pu être réintroduits dans la nature ».
Le nouveau projet de Bernd Schildger et de Gantrisch Plus AG revient donc strictement au même que ce que le Dählhölzli prévoyait initialement : il condamnera des animaux à une vie de souffrances en captivité, et devrait « voler » qui plus est près de 5 hectares de forêt suisse à la faune locale. Pour Vera Weber, présidente de la FFW, « Il est tout simplement cruel d’élever des animaux pour les maintenir en captivité . Ce projet doit être abandonné de toute urgence ! Les promoteurs de ce projet feraient bien mieux de se concentrer sur la sauvegarde de la biodiversité suisse, plutôt que de vouloir créer un zoo en pleine forêt ».