Les organisations de protection des animaux colombiennes, organisées au sein de la plateforme « ALTO », ont contacté la Fondation Franz Weber en 2011 pour les aider à mettre fin, enfin, aux corridas dans le pays. La FFW, forte de son expérience en Catalogne, où elle avait pu obtenir l’abolition des corridas avec mise à mort du taureau en 2011 justement, a immédiatement accepté de leur prêter main forte. La Fondation a ainsi multiplié ses actions politiques et juridiques, de lobbying, de mobilisation et de sensibilisation de la population, des autorités et des médias, pour tenter d’obtenir ce que certains pensaient impossible : l’abolition pure et simple de la corrida en Colombie. 

En particulier, la FFW a décerné en 2012 un prix au maire de Bogota de l’époque, Gustavo Petro (aujourd’hui président de la Colombie), pour son engagement en faveur des animaux, exprimé notamment par son refus d’organiser des corridas dans la ville. Dans le même sens, en 2014, la FFW et la Plateforme ALTO ont proposé à Gustavo Petro d’organiser une consultation populaire, qui a confirmé que l’opinion publique était majoritairement défavorable à ce type de pratiques. Bien que ces actions n’aient finalement pas directement abouti à l’abolition pure et simple de la tauromachie, notamment en raison des contestations juridiques menées par le lobby pro-taurin, ce fut le début de la fin de la tauromachie dans le pays. En 2017, sur ordre de la Cour constitutionnelle colombienne, la corrida a été réautorisée à Bogota ; la FFW a alors été l’un des moteurs de l’organisation de grandes manifestations autour des arènes de Santamaría. 

En 2024, lors de la phase finale du processus, la FFW a directement participé à la stratégie permettant d’obtenir au sein du parlement colombien les votes favorables à l’abolition, main dans la main avec Esmeralda Hernández, sénatrice et autrice du texte de loi. En dialoguant directement avec le président de la Chambre des représentants, la FFW a contribué à ce que certaines voix du parti libéral se joignent à l’initiative, ce qui a été décisif lors du vote final.

« Nous avons vaincu la barbarie », se réjouit Esmeralda Hernández, avant de poursuivre «Cet acte législatif met fin à des décennie de cruauté animale sur l’ensemble du territoire colombien». Dès aujourd’hui, le gouvernement de Colombie a trois ans pour mettre en place des programmes de reconversion des arènes de corridas et de leurs employés.

« Aujourd’hui, après plus d’une décennie de travail acharné, notre fondation a obtenu une immense victoire en Colombie. Cette victoire devra cependant être farouchement protégée contre les attaques des milieux pro-taurins à l’avenir », explique Vera Weber, présidente de la FFW. Le travail de la Fondation continue par ailleurs dans tous les autres pays qui autorisent encore la sanglante pratique des corridas.