Le SRAS-CoV est considéré comme la première pandémie du XXIe siècle. Ce virus a clairement démontré que la communauté médicale et scientifique n’était pas suffisamment préparée à l’apparition soudaine de virus hautement pathogènes. L’on sait désormais que la maladie a été transmis pour la première fois à l’homme sur un marché dit «humide» (un marché de viande asiatique traditionnel) à Hong Kong, suite à un contact avec des larves de scooters de l’Himalaya. Ces marchés offrent d’excellentes conditions pour que ce type de virus s’amplifie, mute et se transmette à de nouveaux hôtes.
En anglais : Severe Acute Respiratory Syndrome, SARS)
Origine : Le SRAS est une maladie zoonotique, c’est à dire qui se transmet de l’animal à l’homme, causée par le coronavirus SARS-CoV. Elle trouve probablement son origine chez la chauve-souris (Yuan etal., 2010), mais elle a touché la population humaine par l’intermédiaire d’autres animaux. Les responsables les plus probables sont la civette de l’Himalaya (Paguma larvata), le blaireau-furet de Chine (Melogale moschata) et le chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) (Guan et al., 2003). D’après Guan et al. (2003), les marchés d’animaux sont des lieux d’amplification et de transmission de ce type de virus à de nouveaux hôtes. La transmission de l’animal à l’homme est probablement due à un contact rapproché avec les animaux (Wuang et al., 2005). En effet, des recherches épidémiologiques ont démontré que la civette a été la source directe du SARS-CoV (Wuang et al., 2005).
Pays : Chine, province du Guangdong (OMS).
Année : 2002 – 2003 (OMS).
Létalité : 774 morts (CDC).
Symptomatologie : les symptômes initiaux sont la fièvre (100 %), la toux (61,8 %), les myalgies (48,7 %), la dyspnée (40,8 %) et la diarrhée (31,6 %) (Wang et al., 2004). Après 2 à 7 jours, les patients atteints par le SARS peuvent présenter une toux sèche et la majorité d’entre eux contracte une pneumonie (CDC). Durant l’hospitalisation, des difficultés respiratoires apparaissent chez 90,8 % des patients (Wang et al., 2004).
Quelques conséquences sociales et politiques :
Le SRAS est considéré comme la première pandémie du XXIe siècle, et il a mis en évidence le fait que la communauté médicale et scientifique n’était pas correctement préparée pour faire face à l’émergence d’un virus hautement pathogène. En effet, plusieurs mois se sont écoulés et plusieurs milliers de cas ont été enregistrés avant que l’agent responsable soit identifié comme étant le coronavirus SARS (de Wit et al., 2016).
Même s’il est important d’identifier l’origine géographique d’un virus afin de contrôler l’épidémie, insister publiquement sur cette dernière est contraire à la bioéthique, car elle génère une antipathie généralisée à l’encontre de populations précises, et cela peut les exposer à différents types de violences (Schram, 2003). À Toronto, 44 personnes sont mortes à cause du SRAS en 2003. Cela a été à l’origine d’une première manifestation d’un racisme auquel la population asiatique est à nouveau exposée avec la crise du Covid-19. Les restaurants et magasins chinois de Toronto ont signalé des pertes économiques estimées entre 80 % et 90 % au cours du premier semestre 2003 et certains habitants du quartier chinois ont été victimes d’agression, d’après les informations rapportées par CBC News.
La particularité du SRAS explique que le secteur des services ait été gravement touché dans certaines régions de Chine. De janvier à mai, le taux de chômage à Hong Kong est passé de 7,2 % à 8,3 %, principalement dans les secteurs de l’hôtellerie et du tourisme. De même, les investissements étrangers devaient augmenter de 60 % selon les prévisions toujours établies au mois de mars. Cependant, une fois rendue publique la situation de l’épidémie de SRAS, cette projection est tombée à 18 % en mai (Keogh et Smith, 2003.
Il est nécessaire de développer un modèle macroéconomique plus complet, capable d’estimer avec une plus grande précision le coût et l’effet d’une réponse mondiale aux flambées à caractère international. Dans tous les cas, la plupart des coûts liés à une flambée épidémique seront probablement enregistrés dans les secteurs n’ayant aucun lien avec celui de la santé. Par conséquent, il est nécessaire de développer un modèle macroéconomique précis de l’impact économique des maladies infectieuses dans tous les secteurs et dans tous les pays Keogh-Brown et Smith (2008).
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