En mai dernier, la police cantonale de Bâle avait autorisé le tir de chevreuils, habi-tants du cimetière du Hörnli, le plus grand de Suisse. Grâce au recours de la Fon-dation Franz Weber (FFW), ces tirs ont jusqu’ici été suspendus – la procédure étant en cours. Le 15 août 2020, la Fondation Franz Weber a déposé la motivation de son recours contre l’autorisation de tir des chevreuils du cimetière du Hörnli, à Bâle, et formulé des demandes précises. Elle demande l’annulation de l’autorisation d’abattage, tout en proposant des solutions alternatives, et exige une meilleure gestion de la population de chevreuils dans ce cimetière atypique, qui n’implique pas de devoir tuer les animaux.
Le cimetière du Hörnli, à Riehen, Bâle-Ville, est certes un lieu de deuil, dont les habitants sont enchanteurs : des chevreuils peuplent cet endroit construit à dessein à proximité immédiate de la forêt. Jusqu’en mai dernier les proches des défunts n’avaient pas à craindre que des che-vreuils seraient tué autour des tombes de leurs familles, au lieu de pouvoir s’émerveiller d’une rencontre, au détour d’un arbre ou d’un chemin, avec un de ces doux animaux. Toutefois, au printemps dernier, l’administration du cimetière en a eu assez : les animaux broutent des fleurs qui ornent les pierres tombales, créant un certain « désordre ». La police a donc, le 12 mai 2020, octroyé une autorisation de tir de ces animaux, visant à réduire la population de che-vreuils au cimetière.
Tuer de sang-froid des animaux innocents, juste parce qu’ils mangent des fleurs ? Inconce-vable pour la Fondation Franz Weber (FFW) et Helvetia Nostra, qui ont fait recours contre l’autorisation de tir auprès du Département de Justice et de Sécurité du Canton de Bâle-Ville. Les chevreuils peuvent souffler un peu, l’effet suspensif du recours ne permettant pas leur abattage durant la procédure.
La FFW participe à une table ronde avec l’administration du cimetière, la voirie communale, ainsi que des experts en faune sauvage pour tenter de trouver des solutions alternatives à l’abattage et aider l’administration du cimetière à gérer la population de chevreuils sans devoir prendre des mesures létales. La table ronde se poursuit actuellement.
Parallèlement, dans le délai imparti par le Département de Justice et de Sécurité du Canton de Bâle-Ville, la FFW et Helvetia Nostra ont motivé leur recours le 15 août 2020 et formulé des demandes précises. Les deux fondations demandent principalement l’annulation des autorisa-tions de tirs, indiquant que certaines mesures auraient dû être prises avant de décider d’abattre les animaux. Notamment, les autorités de la ville auraient dû effectuer une étude permettant d’obtenir des informations précises sur la population de chevreuils. « Sans notions précises sur ces animaux, leurs nombres, leurs déplacements, leurs habitudes et leurs besoins alimentaires, il est impossible de déterminer comment les gérer au mieux sans les abattre – On se demande donc comment la ville a pu décider de tuer les chevreuils sans chercher à savoir si d’autres solutions existaient », indique Vera Weber, présidente de la FFW et participante la table ronde. « Nous voulons assister le cimetière pour qu’une coexistence avec les chevreuils soit possible au Hörnli ».
Sur la base notamment de cette étude, le plan de gestion du cimetière pourrait être revu pour y intégrer la présence des chevreuils, notamment dans la planification de l’entretien du « Hörnli ». Finalement, les deux fondations estiment qu’un accord entre les participants à la table ronde peut être trouvé pour optimiser les solutions de gestion. La procédure va maintenant se pour-suivre, en espérant que le Département cantonal soit sensible au sort des chevreuils.
Informations complémentaires