Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, organe international le plus important en matière de droits de l’enfant, vient d’adresser une recommandation à l’Espagne, sur la base d’un rapport par la Fondation Franz Weber dans le cadre de sa campagne “Infancia Sin Violencia” (Enfance sans violence). Le Comité demande que la participation des mineurs en tant que torreros ou spectateurs soit interdite afin de les préserver des effets nocifs de la corrida. Sept des huit pays qui connaissent encore ces pratiques ont désormais été priés d’interdire la tauromachie à tout mineur, en raison de l’extrême violence de cette “tradition”.
Le Comité des droits de l’enfant, qui évalue la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a recommandé ce jour que l’Espagne n’autorise plus les enfants et les adolescents à participer ou assister aux évènements taurins.
La Convention relative aux droits de l’enfant garantit le droit de tout enfant ou adolescent à un niveau de vie adéquat pour son développement physique, mental et social, et consacre le devoir de l’Etat d’adopter toutes mesures nécessaires pour assurer cette protection.
La FFW a présenté un rapport au Comité, par lequel elle a attiré l’attention de cet organe sur l’existence, en Espagne, d’évènements taurins dans le cadre desquels les enfants étaient témoins d’actes d’une violence rare, à l’instar d’écoles taurines (plus d’une cinquantaine) qui mettent en péril l’intégrité physique et mentale de ces mineurs. Ainsi, la FFW, en collaboration avec la CoPPa, a démontré, au travers de sa campagne « Infancia Sin Violencia » (Enfance sans Violence), que les garanties de la Convention ne sont pas respectées dans le cadre de la tauromachie.
Le 22 janvier 2018, la session publique, réunissant les membres Comité de l’ONU et la délégation du gouvernement espagnol, s’est tenue à Genève.
« La tauromachie implique une extrême violence pour les enfants. Elle devrait être interdite pour tous les enfants de moins de 18 ans. Non seulement pour les enfants toréadors, mais également pour ceux qui y assistent en tant que spectateurs. Le Comité est très préoccupé par la protection d’enfants exposés à cette violence. Nous espérons que le gouvernement d’Espagne et de ses différentes communautés interdise leur participation à des activités taurine » a affirmé Gehad Madi, membre du Comité des droits de l’enfant.
Les membres de la délégation espagnole ont fourni, en réponse, des explications qui n’ont pas convaincu le Comité. En effet, ils se sont bornés à expliquer que l’accès aux évènements taurins était réglementé par les Communautés autonomes, qui choisissent parfois d’imposer un âge minimal de 14 ans pour pouvoir participer à certaines activités dans les écoles de tauromachie. Toutefois, le Règlement national applicable ne sanctionne pas les violences auxquelles les enfants sont exposés dans ce cadre.
Par conséquent, le Observations finales émises par cet Organe à l’attention de l’Espagne recommandent de modifier la législation nationale existante pour interdire l’accès, en tant que spectateurs ou participants actifs, d’enfants et adolescents aux diverses fêtes taurines.
« Le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant, qui est l’essence-même de la Convention, prévaut sur le droit d’accès à la culture » explique Anna Mulá, avocate de la Fondation Franz Weber.
La dernière recommandation consolide la position de l’ONU concernant la violation des droits de l’enfant par les évènements taurins. Le Comité a en effet déjà formulé des recommandations similaires aux autres pays qui connaissent encore ces pratiques macabres, afin qu’ils éloignent les mineurs de la violence de la tauromachie.
« L’ONU nous a offert un argument supplémentaire pour combattre ces spectacles cruels, violents et anachroniques : les victimes des évènements taurins ne sont pas seulement les taureaux et les chevaux, mais la société tout entière, y compris les enfants et les adolescents », selon Vera Weber, présidente de la Fondation Franz Weber.
Concluding Observations (en anglais)
(Pour de plus amples informations voir note ci-dessous)
NOTE D’INFORMATION – FONDATION FRANZ WEBER
Fondation Franz Weber
Fondée en Suisse en 1975 par l’écologiste suisse Franz Weber, la Fondation Franz Weber est reconnue dans le monde entier pour ses campagnes pour la protection de la nature, des animaux et du patrimoine culturel.
La campagne « Infancia sin Violencia » ?
Ecoles taurines, enfants toreros, présence dans les arènes et participation aux fêtes populaires