23.01.2023
Fondation Franz Weber

Communiqué aux médias: Développer l’énergie solaire – dans le respect de la nature et de la Constitution !

La Fondation Franz Weber (FFW) salue le débat actuel autour du photovoltaïque en Suisse. Cela étant, elle estime qu’au lieu d’installer avec empressement de nouvelles installations solaires sur nos vertes prairies, il convient d’exploiter le potentiel gigantesque des toits et façades existants (67 TWh par an). La FFW demande aussi à la Commission de l’environnement du Conseil national de ne pas violer la Constitution une deuxième fois, et de renoncer à de nouvelles lois fédérales urgentes.

Préserver les espaces verts
En raison de la crise climatique et de la biodiversité, nous avons davantage besoin d’habitats naturels intacts que du peu d’électricité supplémentaire que de nouvelles installations solaires construites dans les Alpes pourraient produire. En effet, les forêts, les zones alluviales, les prairies et autres espaces verts ne sont pas seulement des lieux de détente appréciés, mais aussi des écosystèmes précieux, qui absorbent le CO2 et atténuent les phénomènes météorologiques extrêmes. Malheureusement, les projets de construction les mettent de plus en plus en danger. La « Loi relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables » réduit la protection de zones protégées d’importance nationale. De grandes centrales électriques peuvent ainsi être érigées également dans ces zones – sans mesures de protection ou de compensation.

Exploiter le potentiel existant
67 milliards de kilowattheures d’électricité peuvent être produits par des installations photovoltaïques sur les toits et façades existants, permettant ainsi de couvrir nos besoins sans détruire l’environnement naturel, selon une étude de l’Office fédéral de l’énergie. Les responsables de la politique énergétique ne semblent pas mesurer ce potentiel. Cela étant, en l’exploitant correctement, il pourrait plus que doubler la quantité d’électricité produite en Suisse – et elle serait produite précisément là où les gens vivent et travaillent, et stockée localement, sans devoir parcourir des kilomètres entre les installations alpines et les villes. En 2021, les besoins en électricité en Suisse s’élevaient à 58,1 milliards de kilowattheures. La destruction du paysage et des Alpes – avec de graves conséquences pour l’écologie – n’est donc pas nécessaire.

La peur est le pire des conseillers
Il ne fait aucun doute que nous devons rapidement repenser notre approche à l’énergie – même si la crise énergétique annoncée n’a heureusement pas encore eu lieu. L’activisme ambiant empêche de prendre des mesures mûrement réfléchies : en particulier, lorsque la « Lex Alpinsolar » a été adoptée par le Parlement, il n’existait aucune étude de faisabilité relatif à un projet d’installations solaires et l’on ne savait donc pas qu’en Valais, les capacités de réseau suffisantes pour raccorder une grande centrale ne seraient disponibles qu’à partir de 2028 au plus tôt. Par ailleurs, le Parlement s’est laissé gagner par la peur panique d’une pénurie d’électricité en hiver 2022/23, sans se rendre compte que les mesures décidées ne produiraient (potentiellement) leurs effets que dans plusieurs années.

Ne pas violer la Constitution
Finalement, les décisions prises ont mis à mal les principes de notre Constitution et bafoué la démocratie directe. Dans un premier temps, l’Office fédéral de la justice avait jugé cette loi « urgente » anticonstitutionnelle, et estimé qu’elle devait être soumise au référendum obligatoire – pour finalement changer d’avis, de manière incompréhensible, suite à quelques modifications de mineure importance. « Cette loi ne va pas résoudre notre problème de nature, de climat et d’énergie », selon Vera Weber, présidente de la FFW. « Seule la construction d’installations solaires sur des surfaces existantes permettra de lutter immédiatement contre la pénurie d’électricité ». La Fondation Franz Weber va mener une campagne d’information et de soutien à la population locale, qui dispose du droit d’opposition et de recours contre les projets solaires dans les Alpes.

Dernière chance pour la CEATE
La Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national (CEATE) se penche, à partir du 23 janvier 2023, sur une nouvelle loi urgente permettant d’accélérer les projets de parcs éoliens. Seuls six parcs éoliens (soit un total de 39 turbines) sont concernés ; ceux-ci ne pourront couvrir qu’au maximum 0,4% des besoins du pays. Le projet de loi actuel prévoit d’imposer des prescriptions aux cantons pour qu’ils délivrent des permis de construire dans la précipitation. La Confédération agirait de manière anticonstitutionnelle si elle interférait dans les procédures cantonales d’aménagement du territoire. Cet avis est partagé par des spécialistes renommés du droit constitutionnel, à l’instar du Prof. Alain Griffel de l’Université de Zurich. Selon lui, cette loi urgente – comme la première – est contraire à la Constitution et aux principes démocratiques sur lesquels repose notre pays. Le Parlement ne doit pas répéter cette erreur, sous peine de perdre définitivement la confiance du peuple. La CEATE a donc une dernière chance.

Le solaire sur les toits existants, ça marche aussi ! 
La plus grande centrale solaire au monde intégrée à un stade a été mise en service en mai 2005 sur le Stade de Suisse Wankdorf à Berne, et a été agrandie en 2007. Environ 9000 panneaux solaires en silicium polycristallin ont été installés sur une surface de toit de 12 000 m2. Sur l’ensemble de l’année, la centrale solaire produit environ 1,3 million de kilowattheures d’électricité, couvrant ainsi les besoins annuels d’une petite commune d’environ 400 foyers. L’installation solaire est aujourd’hui exploitée par Energie Pool Schweiz AG (www.energie-pool.ch).

 

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