Depuis septembre 2023, la Suisse a adopté une nouvelle ordonnance (OChP) qui autorise le tir préventif des loups. Nous soutenons que cette ordonnance est contraire à la loi sur la chasse (LChP) et à la volonté populaire, puisque le peuple suisse avait refusé les tirs préventifs du loup en 2020.
Cette position est soutenue par le bureau de la Convention de Berne (traité de droit international du Conseil de l’Europe qui vise à protéger la faune sauvage) qui a récemment épinglé la Suisse pour sa politique en matière de loup. L’avis de la communauté scientifique – qui constate que les prélèvements des loups ne sont pas toujours efficaces et qu’ils augmentent le risque de prédation- va également dans la même direction. D’autres moyens peuvent être mis en place afin de protéger le bétail et éloigner les loups.
Pourtant, la Suisse continue à autoriser ces abattages comme dans le cas de la meute de Fuorn, dont l’éradication a été validée par le canton des Grisons et l’OFEV alors même que la meute fait partie du Parc national suisse (PNS). Cette décision est une grave atteinte à la faune sauvage suisse pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les animaux du PNS sont censés être protégés de toute intervention humaine afin qu’ils puissent poursuivre un développement naturel. En autorisant cette atteinte, l’OFEV a omis de prendre en compte le fait que les loups interagissent avec leur environnement et font donc partie intégrante de l’écosystème du PNS ; écosystème dont l’équilibre est désormais menacé. A cela s’ajoute qu’une meute entière est abattue sur la base d’attaques perpétrées par une louve qui ne ferait plus partie de la meute de Fuorn depuis plusieurs mois. C’est donc un groupe entier qui s’apprête à être exterminé sur la base des actes d’un seul individu !
Pour l’ensemble de ces raisons, il est impératif de cesser ces abattages massifs qui ne sont cautionnés ni par les scientifiques ni par les organismes de protection des animaux et qui risquent, à long terme, d’empirer la situation.