13.08.2020
Rebekka Gammenthaler

Le lagopède alpin : espèce prioritaire pour les mesures de conservation des espèces

Le lagopède alpin, qui vit en haute montagne, voit son habitat de plus en plus menacé. Cette situation est due au changement climatique d’origine anthropique ainsi qu’à la colonisation touristique croissante des régions alpines. Il a donc un besoin urgent d’une protection accrue !

Comment le lagopède alpin est-il protégé par la loi actuelle ?
Selon l’art. 5, al. 1 de l’actuelle Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LChP), le lagopède alpin est considéré comme une espèce pouvant être chassée. Depuis 2010, plus de 400 lagopèdes alpins en moyenne sont victimes de la chasse chaque année, dont une bonne moitié dans le canton des Grisons. La chasse au lagopède alpin est une activité purement sportive et récréative – une régulation de l’espèce n’est nullement nécessaire car il n’y a pas de conflits entre les humains et les animaux. En 2016, l’exécutif du canton du Valais – le deuxième canton à enregistrer le plus grand nombre de tirs – a communiqué au Grand Conseil que la chasse aux tétraonidés (lagopède alpin et tétras lyre) rapportait au canton près de 75 000 CHF par an, en particulier grâce à des amateurs de chasse au gros gibier étrangers.

Que changerait la nouvelle loi en ce qui concerne la protection du lagopède alpin ?
La révision législative proposée ne changerait rien en ce qui concerne la chasse du lagopède alpin potentiellement menacé. Elle offrait une occasion de protéger l’espèce, mais elle n’a pas été saisie. Dans le cadre de la révision de la loi, on aurait dû clarifier par des analyses fondées l’influence de la chasse sur la population des lagopèdes alpins et examiner sérieusement les implications concrètes d’un statut de protection pour l’espèce. L’enjeu était crucial pour le lagopède alpin, car ses effectifs ont déjà nettement diminué et il y a lieu de redouter que le réchauffement climatique rende inhabitables de larges portions de son aire de répartition, causant ainsi une hécatombe au sein de l’espèce.

Le lagopède alpin est de plus en plus perturbé par les activités de loisirs (randonnée à ski et en raquettes, parapente, etc.) et souffre de la perte de son habitat (rétrécissement de l’habitat en raison du climat, colonisation de ses zones de repli par les infrastructures touristiques).

Une étude de la ZHAW (Zürcher Hochschule für angewandte Wissenschaften [Université des sciences appliquées de Zurich]) a montré que des déjections de lagopèdes alpins récoltées dans des régions très touristiques présentent des taux anormalement élevés de cortisol, l’hormone du stress, en comparaison avec les populations de lagopèdes vivant dans des régions plus reculées. La chasse constitue un facteur de stress supplémentaire, d’autant plus lorsqu’elle se déroule dans des régions généralement peu fréquentées, souvent en compagnie de chiens en liberté.

Même si la chasse n’est pas le principal danger qui guette le lagopède alpin, elle ne se justifie aucunement à l’encontre de cette espèce potentiellement menacée et peut réduire à néant les efforts déployés pour mettre en œuvre des mesures de protection (p. ex. dans les zones de tranquillité pour la faune). Les organisations de protection de la nature demandent donc depuis longtemps déjà l’interdiction de la chasse au lagopède alpin.

Par conséquent : votez NON à la révision de la LChP le 27 septembre 2020 !

Source: fiche d’information sur le lagopède alpin de l’association « Loi sur la chasse NON »

* La Convention de Berne – l’accord officiel sur la conservation de la flore et de la faune sauvages d’Europe et de leurs habitats naturels – est un traité international du Conseil de l’Europe datant de 1979, qui réglemente la protection des animaux et des plantes sauvages d’Europe. 46 États européens et 4 États africains (sur le territoire desquels se trouvent des zones d’hivernage d’espèces d’oiseaux européennes) et l’Union européenne (UE) en tant qu’organisation internationale sont membres de la Convention.

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