07.02.2020
Rebekka Gammenthaler

Les castors en Suisse sont à nouveau en danger !

Au début du 19ème siècle, les castors étaient pratiquement éteints en Suisse. Dans les années 1950, un travail intense de réintroduction de cet animal a donc été entrepris – et avec succès : actuellement, l’on estime qu’entre 3’000 et 3’500 castors vivent à l’état sauvage dans notre pays. Cependant, ce rongeur est toujours sur la liste rouge des espèces menacées en Suisse. La proposition de modification de la Loi fédérale sur la chasse (LChP) lui fait courir le risque de disparaître totalement.

Le castor est de retour en Suisse, grâce à des efforts importants de réintroduction de l’espèce, déployés dans les années 1950 à 1970. Puisque ces animaux vivent le long des rivières, ils dépendent entièrement de la protection des fleuves, rivières et ruisseaux naturels. La réintroduction a fonctionné, mais il n’existe pas suffisamment d’habitats intacts, adéquats pour accueillir l’espèce. Les infrastructures humaines, telles que les routes, les chemins de fer et les barrages représentent des dangers mortels pour les castors. En outre, les cours d’eau sont parmi les habitats les plus menacés en Suisse, et doivent être urgemment protégés, plutôt que davantage détruits.

La loi actuelle protège-t-elle les castors ?

La loi actuelle sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LChP) protège expressément les castors, en tant qu’espèce dont la chasse est interdite. Exceptionnellement, une régulation de la population de castors est possible, conformément aux art. 7 al. 2 et 12 al. 4 LChP et moyennant une autorisation de la Confédération : il faut alors que les castors mettent en péril leur propre habitat, engendrent d’importants dommages ou mettent en danger les hommes (en raison de leurs constructions). L’art. 12 al. 2 LChP permet en outre aux cantons de procéder aux tirs d’animaux individuels qui ont commis des dommages considérables. La Confédération prend alors à sa charge 50% des dommages occasionnés par les castors.

Qu’est-ce qui changerait pour les castors dans la nouvelle loi ?

La proposition de révision de loi protégerait également le castor, puisqu’il s’agirait toujours d’une espèce dont la chasse est interdite. Toutefois, elle confierait aux cantons la tâche d’octroyer des autorisations de tir. Par ailleurs, le Conseil fédéral pourrait à tout moment – et sans même consulter la population ou le Parlement – inclure l’espèce sur la liste des régulations autorisées, et ainsi permettre les tirs de manière générale.

Au vu des discussions qui ont eu lieu jusqu’ici au Parlement, dans le cadre de la révision de la LChP, l’on peut s’attendre à ce que le castor soit l’une des premières espèces à être inscrite sur cette liste des régulations autorisées. Cela signifierait que les castors pourraient, à l’avenir, être abattus sur simple autorisation des cantons, a priori, à savoir sans même avoir commis un dommage – simplement parce que les castors sont là, et qu’il existe un risque hypothétique de dommage (par exemple : la perte d’arbres fruitiers, la dégradation de chemins, etc.).

Les dommages occasionnés par les castors peuvent aujourd’hui être aisément évités par des mesures préventives et techniques. Par ailleurs, les cas de dommages observés en pratique sont généralement de peu d’importance. La loi actuelle prévoit déjà une marge de manœuvre suffisante pour gérer les cas réellement problématiques, notamment la capture provisoire, puis la réintroduction des animaux, ou, exceptionnellement, leur tir. La nouvelle Loi fédérale sur la chasse (LChP) affaiblirait la protection de l’espèce et permettrait l’extermination de familles entières de castors, qui vivent pourtant de manière pacifique et innocente, sans avoir occasionné le moindre dommage !

La Fondation Franz Weber avertit que l’acceptation du projet de nouvelle Loi sur la chasse (LChP) risque d’avoir pour effet la disparition du castor en Suisse. Cela doit être évité à tout prix ! Votez NON à la révision de la LChP le 17 mai 2020 !

Source : fiche d’information de l’association «Loi sur la chasse NON»

 

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