21.09.2020
Rebekka Gammenthaler

Loup : abattu sans avoir causé le moindre dommage ?

La proposition de révision de la loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LChP) pourrait bientôt avoir pour conséquence la disparition totale des loups de Suisse. Votons NON à la révision de la LChP le 27 septembre 2020 !

Plusieurs populations de loups isolées les unes des autres vivent en Europe. Grâce aux efforts entrepris pour les protéger, la majorité croît de nouveau. Les loups parfois aperçus en Suisse font partie de la population des Alpes, qui n’a pas encore atteint la taille nécessaire pour assurer elle-même sa viabilité génétique. C’est pourquoi les principaux dangers qui menacent aujourd’hui les populations de loups dans les Alpes sont le braconnage et l’isolation génétique. Seule une nouvelle augmentation des effectifs pourra garantir leur répartition, et donc leur préservation à long terme. Les Alpes occupent une position-clé dans ce processus, car elles se dressent entre les différentes populations qui ne se sont pas encore mélangées jusqu’à présent.

Quelle protection la loi actuelle apporte-t-elle au loup ?
Dans sa version actuelle en vigueur, la loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LChP) classe le loup parmi les espèces protégées dont la chasse est interdite. Une régulation des effectifs est en principe possible avec l’accord de la Confédération (art. 7 al. 2 et art. 12 al. 4 LChP) lorsque le loup cause des dommages importants ou menace de représenter un danger pour l’homme. De même, les cantons peuvent d’ores et déjà (art. 12 al. 2 LChP) ordonner l’abattage d’animaux isolés. La Confédération paie par ailleurs 80 pour cent des dommages en cas d’animal domestique dévoré par un loup.

Que changerait la nouvelle loi à la protection du loup ?
Avec la proposition de révision de la loi, il serait beaucoup plus facile de réguler les populations de loups. L’art. 7a al. 2 let. c permettrait désormais aux cantons de prévoir une régulation des effectifs de loups pendant une période allant du 1er septembre au 31 janvier après consultation de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Les cantons pourraient par ailleurs ordonner ou autoriser à tout moment sans devoir obtenir l’accord de la Confédération des mesures contre des animaux protégés isolés qui présentent un comportement anormal, causent des dégâts ou représentent une menace pour l’homme. Il ne serait plus nécessaire d’apporter la preuve qu’ils ont causé des dommages importants, de sorte que les loups pourraient pour ainsi dire être à nouveau décimés en permanence. La seule crainte d’un dommage suffirait. En pratique, cela revient à autoriser la chasse au loup. D’autres motifs de régulation, notamment une baisse des rendements de la chasse sur les territoires du loup (un nombre de chevreuils « ressenti » comme inférieur dans un domaine car la présence d’un loup les rendrait farouches), pourraient également être avancés pour autoriser les tirs de loups.

Si la proposition de révision de la loi est adoptée, aucune population de loups en bonne santé ne pourra s’établir en Suisse. Sans compter qu’une diminution des effectifs empêcherait le loup de remplir sa fonction écologique essentielle de régulateur naturel du gibier trop abondant. Enfin, s’ils obtenaient leur autonomie en ce qui concerne la régulation des loups, certains cantons ne manqueraient pas de les éliminer totalement de leur territoire.

Pour toutes ces raisons : Votez NON à la révision de la LChP le 27 septembre 2020 !

 

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